Trompette de la mort
Vuvuzela ? Oui et toi ? Ou comment parler du mondial sans en avoir l'air...
Le bruit qui rend fou les commentateurs de foot, c'est cette trompette en plastique d'Afrique du sud : la vuvuzela.
En ce moment, cette corne de brume remplit les journaux français, elle serait "dangereuse pour la santé", elle gâcherait le spectacle des matchs, ferait le bruit d'un essaim d'abeilles hystériques, etc.
Pauvre presse.
Ramenée au stade par la populasse des townships (favelas made in south Africa), l'objet du scandal casse la tête du petit blanc. Pourtant, après sa crise d'epilepsie le novice devrait réfléchir.
Ce son assourdissant et répétitif est le vrai symbole de cette coupe du monde. Ce son inconnu, fort, persistant s'accroche et ne vous lâche pas. Et les occidentaux n'ont pas la référence culturelle pour le comprendre.
Le match entre les gradins bondés de gens d'habitude délaissés et la pelouse habitée de capitalistes aux pieds agiles se joue sur cette note unique tendue vers le vide. Comme le grondement de l'apartheid qu'on aurait jamais réellement fait taire.
Allez taper le ballon chez eux, déplacez-les pour construire vos stades, mais acceptez leur entrain, leur joie, leur bruit. Rassurez-vous, après le 13 juillet vous ne l'entendrez plus.
Pour ceux qu'en veulent encore, allez faire un tour sur cette roulette de la vuvuzela.