Casser la voix
Qui es-tu petit casseur?
"Si ce soir, j'ai pas envie d' fermer ma gueule"
Si ce soir j'ai envie de casser la voie.
Du côté des autorités, selon le vocable usité, un casseur est un jeune d'un quartier sensible (pleure pas mon petit quartier...) venu aux manifs pour provoquer et si possible, piquer un truc ou deux. Ce "casseur" n'a d'autre but que de défier la loi. C'est pourquoi, les défilés doivent être très encadrés, ou mieux, interdits.
Du côté des manifestants, ces "casseurs" n'ont pas plus de visages ni de pensées. Le discours politique, ils s'assoient dessus et ils tournent. Plus que tout, ils polluent l'action symbolique des grévistes et permettent aux autorités de réagir.
"Se faire prendre pour un con par des gens qu'on déteste"
Ni d'un bord, ni de l'autre, le casseur est l'ennemi. Cet activiste acnéique n'a pas de profil précis à part sa jeunesse. Malgré tout, le ministère de l'Intérieur le reconnait entre mille. Brice Hortefeux a d'ailleurs confirmé que "1 900 jeunes fauteurs de troubles ont été interpellé en octobre". Souvent sans antécédents judiciaires, ces éléments perturbateurs sont "pris dans l'ambiance" et dérapent.
Sans excuser ses épisodes de violence, tout contexte d'affrontement est propice à ces dérapages. Les réactions à chaud des policiers sont autant de pousse-au-crime face à une jeunesse qui se sent incomprise.
"Entre des jeunes usés et des vieux qui espèrent"
Les jeunes ont été taxé de "manipulés" parce qu'ils pensent et agissent avec la fougue de leur âge. À 17 ans, la réforme des retraites peut être logiquement perçue comme une offense quand il s'agit de se battre pour bosser (chômage, stages peu payés, études chères, Éducation Nationale sabrée, élitisme, etc.)
La manipulation existe bien, mais pas là où on l'entend, plutôt du côté de la communication gouvernementale.
"Et les flashes qui aveuglent à la télé chaque jour"
L'opinion publique est "prise en otage" (Tremblez peuple de France !!). Les méchants grévistes et les jeunes cervelles de moineaux assèchent l'économie. Parce qu'avant l'économie française était au top voyons. Et on peut faire grève sans gêner personne aussi (d'ailleurs, en Chine...)
"Une minorité ne doit pas empêcher une majorité de travailler" (Brice Hortefeux) ; "Les casseurs n'auront pas le dernier mot" (Nicolas Sarkozy). Casseurs et grévistes sont amalgamés. Les problèmes du pays sont de leur faute. Ça glisse comme papa dans maman et le pouvoir conjugue son verbe préféré : diviser.
"Doucement les rêves qui coulent sur l' regard des parents et les larmes qui roulent sur les joues des enfants" mais ça c'est à cause des bombes lacrymo.