French history X
L'histoire s'efface à coup de réformes barbares. Le tissu social se déchire et nos vies ne valent plus grand chose. Nous ne serons pas des papys rigolos ou des mamies gâteau, on sera mort ou pire… Pauvre.
La solution n'est pas la grève pauvres fous. Il serait mieux de se trouver un responsable, de le destituer de sa nationalité et de le reconduire à la frontière bien sûr. Restons entre soi.
Les bons français subissent la débâcle économique à cause des étrangers, des fainéants, des déliquants. Le travail de sape historique est en marche. Malgré les connaissances du passé, l'ennemi c'est toujours l'autre. On rit jaune... pardon chinois.
Qu'on se rassure, les futurs lycéens auront la chance de ne plus avoir ces cours poussiéreux sur les rafles, le nazisme, la guerre et tout ces trucs sans importance. Les énormités d'un État orgueilleux n'en passeront que mieux.
"L’histoire est la science du malheur des hommes" (Raymond Queneau)
Puisque la politique est incapable, les banlieusards, les sans papiers et maintenant les Roms sont les fautifs. Les ennemis d’hier valent les ennemis d’aujourd’hui fustigés sans honte. Pas de doute, c'est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes (populaires).
Heureux ou euros
Les lignes des manuels d'histoire s'essuient facilement avec des billets. L'exercice de l'autorité, longtemps voulue humanitaire, est desormais monétaire. Le pouvoir est bouleversé par l'avénement du capitalisme symbolisé chez nous par l'arrivée de Sarkozy à l'Élysée.
Depuis le 16 mai 2007, le Président français a choisit son camp : l'argent.
Pourtant, sa campagne sentait bon le cambouis à base de « valeur travail » et de « France qui se lève tôt ». Le soir même en schizophréne décomplexé, Nico fêtait sa victoire au Fouquet’s entouré de ses « amis » (entrepreneurs, grands du Cac 40, patrons de médias, etc.).
Ceci est la première erreur d’un quinquennat riche en contresens qu’analyse justement le couple Pinçon-Charlot, sociologues spécialistes des milieux aisés.
Le président des riches offre un bouclier fiscal en acier trempé, la suppression de la pub, les paradis fiscaux aux potes de toujours et des effets d’annonce grossiers à ceux qu'il devrait servir.
Très concrètement, pour que certains prennent tout, les autres prennent cher.
"L’histoire de toutes sociétés n’a été que l’histoire de luttes de classes" (Karl Marx)
Pour instaurer ce régime libéral où l'argent appelle l'argent, il faut piétiner les acquis sociaux, les apprentissages et les savoirs des anciens sensés améliorer la vie des générations futures. On ne garde que les traditions, les valeurs morales peu rationnelles qui emprisonnent les faibles. L'histoire, la mémoire gangrèneraient ce concept, alors exit l'école, la justice, la santé. Aide-toi toi même ou meurs.
Ce qui compte c'est le présent, l'avoir rapide des forts à la tête d'un système bancal fait pour eux et par eux. De l'histoire, il ne reste qu'un fronton coupé en deux : la liberté et l'égalité de ceux qui peuplent les beaux quartiers contre la fraternité de tous les autres dans la rue.